Les derniers arrivants


John Singer Sargent. Madame Katharine Moore, 1884. Hst, 71,5 x 50,5 cm. Dépot d'Orsay au musée des Beaux-Arts, Rouen

Le succès des expositions de la Société nouvelle attira vers elle bien des artistes de renom. Au sein du groupe, les décisions majeures étaient votées à la majorité des sociétaires. En 1902, il fut convenu de s’enrichir de la présence de Jacques-Émile Blanche et du « peintre-gentilhomme » Antonio de La Gandara. L’année suivante, ce fut au tour de George Desvallières, d’Henry Caro-Delvaille et d’Ernest Laurent qui, à cause d’une brouille avec Aman-Jean dont nul ne connaissait la cause, n’avait pas participé à la création de la société, dans laquelle il avait évidemment toute sa place.
En 1906, après qu’une grave crise eut abouti à l’éviction de Gabriel Mourey, à qui une partie des sociétaires reprochait les errements de sa gestion, Auguste Rodin accéda à la présidence. Enrichi pour l’occasion des présences d’Albert Besnard et d’Eugène Carrière, le groupe s’appela désormais Société de peintres et de sculpteurs, mais la presse continua de lui donner son nom originel. Répondant à l’insistance de ses camarades, Claude Monet accepta finalement en 1908 de les rejoindre. Son nom fut désormais inscrit parmi les sociétaires sur les catalogues, mais il ne semble pas que le vieux peintre exposât des œuvres. Les deux derniers peintres à rejoindre la Société nouvelle allaient être un portraitiste américain, John Singer Sargent et en 1911, un paysagiste d’origine italienne, Jean-François Raffaëlli.